« J’ai été enfermée dans une pièce où il m’a agressée sexuellement à plusieurs reprises. Quand j’ai riposté, il m’a laissée mourir de faim. Il y avait des jours où ils ne me donnaient même pas d’eau à boire. »
Anita Emmanuel a 17 ans. Elle vivait avec ses parents dans une colonie chrétienne de Bahawalpur au Pakistan, jusqu’à ce que le conducteur de tuk-tuk qui la conduisait à l’école chaque matin décide de l’enlever. C’était il y a un an. Aujourd’hui, elle a réussi à s’échapper et à retrouver sa famille. Le CLAAS raconte son drame.
Anita explique que Muhammad Wasim, son chauffeur de tuk-tuk, a commencé à se lier d’amitié avec elle. Mais son attitude a fini par évoluer. Mal à l’aise, Anita ne savait pas si elle devait en parler à ses parents. Avant qu’elle ait le temps de le faire, le 31 août 2021, Wasim l’a kidnappée et l’a emmenée dans une autre ville, à Liaquatpur.
« Quand j’ai essayé de crier, il a arrêté le rikshaw et m’a dit de ne pas ‘faire de scène, sinon je te tue’. J’avais peur et j’ai gardé le silence car je n’avais pas le choix. »
« J’ai été enfermée dans une pièce où il m’a agressée sexuellement à plusieurs reprises », poursuit l’adolescente avant d’ajouter, « quand j’ai riposté, il m’a laissée mourir de faim. Il y avait des jours où ils ne me donnaient même pas d’eau à boire ».
Puis Anita a signé des documents sous la contrainte.
« Un jour, des gens sont venus et Wasim m’a forcée à signer des documents et m’a dit que j’étais maintenant musulmane et mariée avec lui. C’était choquant pour moi, mais j’étais seule et je ne pouvais rien faire d’autre que suivre leurs instructions. »
De son côté, la famille d’Anita se met à sa recherche et se rend auprès de la police pour signaler la disparition de leur fille. Muhammad Wasim s’est rendu chez eux pour les menacer afin qu’ils retirent leur plainte.
C’est finalement seule que l’adolescente a réussi à s’échapper. Elle est désormais auprès de sa famille, qui a déménagé pour leur sécurité.
« Après des mois, j’ai trouvé une opportunité et j’ai échappé à sa détention et j’ai atteint la maison de mes parents. Mes parents étaient heureux de me voir en vie et toute la famille pleurait. »
M.C.